les gitans de la mer, à Phuket
Il existe 3 endroits à Phuket où les gitans de la mer ont élu domicile, Rawai, Koh Sirey et dans le nord de l’île vers Sapan . A koh Sirey, ils se sont basés à Tukkae Cape, c’est la plus grosse communauté.
Le village des gitans de Rawai est le plus visité compte tenu de sa situation géographique. Celui de Koh Sirey l'est beaucoup moins, et c'est dans ce dernier endroit que je me suis rendu, le village est tout ce qu’il y a de plus rustique. Les maisons sont réduites à leur plus simple expression. Ils vivent avec peu de choses, ils se nourrissent de leur pêche.
J’ai visité le village avec mon ami Thaï, je ne sais pas si j’aurais osé le faire seul, non pas par crainte mais par pudeur.
Ils sont très accueillants et le sourire est légende malgré les conditions de vie.
En Thaïlande, il y en aurait environ 12.000 . On les appelle les ‘’Chao Lay ‘’et sont répartis en 3 groupes ethniques : les Moken ( les plus connus ), les Moklen et des Urak Lawoi. Ils sont de religion animiste, ils vénèrent les esprits du vent, de l’eau et des objets à qui ils attribuent une âme, de la même façon que les êtres vivants.
En Thaïlande ils se sont installés principalement dans le sud coté mer d’Andaman et ce sont eux qui auraient peuplé la région, avant l’arrivée des thaïs. On les retrouve également un peu plus loin dans le nord de la Malaisie, mais également en Birmanie.
Même s’ils ont tendance à se sédentariser, ils mènent une vie de nomades en déplaçant leurs villages au rythme de la pêche, qui est leur principale source de survie. Certains pêchent encore en pratiquant la nage sous-marine, sans masque ni matériel de plongée.
Prés de leur habitat ils ont installé des petites échoppes et vendent leurs poissons, mais aussi des coquillages et autres objets sculptés en bois.
Ne sachant ni lire ni écrire, ils ignoraient qu’ils devaient enregistrer la terre à leur nom, et de ce fait ils n’ont aucun titre de propriété. Une aubaine pour des promoteurs aux dents longues qui n’auront aucun mal à les expulser pour s’approprier de leurs terres et construire des complexes touristiques.
La tâche serait rendue encore plus facile du fait de leur statut, puisque la plupart ont perdu leur nationalité et se retrouvent sans identité propre. Vis á vis de l’administration thaïlandaise, ils ne sont pas des citoyens à part entière.
Pour ceux qui sont scolarisés, l'école leur inculque la culture thaïlandaise, faisant fi de leurs propres racines.
Il paraitrait toutefois que le gouvernement thaïlandais, sous la pression des associations humanitaires, a pris conscience du problème, et serait prêt à prendre des mesures pour aider cette communauté afin de préserver leurs coutumes et leur mode de vie.
Manifestement rien n’a encore été entrepris dans ce sens là.